Dimanche avait lieu la dernière occasion de l'année de montrer tes
gros mollets sur un vélo dans une compétition. Sherbrooke accueillait le
championnat québécois de cyclocross.
Ayant demeuré quelques années dans cette
ville, je connaissais quand même bien l'ancien trajet de cyclocross du Parc
Victoria. Un sapré beau trajet. Alors quand j'ai su qu'ils avaient
déménagé le site, je trouvais que la barre avait été levé bien haute. Bien
laissez-moi vous dire: Ils ont sauté bien au-dessus ! Assez pour faire une course sur l'ancien trajet et une autre sur ce nouveau...
C'était hallucinant de plaisir.
Parti de Rimouski le matin même (merci au
changement d'heure favorable) avec deux comparses, nous avons traversé autant
de nuages de pluie qu'une bobette peut voir de pet après un dîner à la cabane à
sucre. Le beau 6 degrés au matin laissait croire à une drôle de décision.
En arrivant, je croise quelques amis
locaux et leurs expressions me laisse penser qu'ils ne reconnaissent pas du
tout la piste qu'ils ont piloté cette semaine…ça part ben.
Perso, je viens de sortir de mon
quelques-semaines-de-repos-d'automne (lire 4-5 trainings pour le mois), j'y
allais donc pour le fun, le vrai fun de pédaler sans stress. Et c'est
exactement dans cet état d'esprit que je me suis pointé sur la ligne exactement
20 secondes avant mon départ...que je cherchais partout.
Mes talents de pilote sont limités.
Moins qu'avant, mais franchement handicapant pour être performant dans ce
sport. Un gars de vélo de montage connait les bonnes lignes à prendre, ne
s'énerve pas à la vue d'un bunny-up à faire, ne penche pas son bécik dans une
courbe, a l'habitude de voir sa roue arrière se balader de gauche à droite, il
pédale pareil dans les sections techniques. Bref, moi je ne fais rien de
ça. Moi je pousse. J'incline mon vélo. Ma roue arrière est toujours dans le même plan que ma roue avant. Alors participer à un championnat out of shape, je reste profil bas et décide de faire rire les
spectateurs. Surtout, de ne pas nuire à personne qui prendrait cette journée au sérieux.
Ma bouche est restée fermé toute la "course"
juste parce que ma technique déficiente ne me permettait pas de pousser. Pis parce
que d'la bouette, ben ce n’est pas si bon au goût.
En bref, le trajet était vraiment varié,
pas tellement côteux, mais pas super roulant non plus, étant donné qu'avec la
pluie, l'herbe n'était plus sur le sol mais bien sur ton cadre ou tes
dérailleurs...L'avoir fait sur le sec aurait été bien différent. Le cyclocross est souvent une affaire de relance. Tu passes de petites sections gauche-droite, et tu relances. Nous
avons aussi eu droit à la fameuse spirale, où le cycliste entre par l'extérieur
jusqu'en son centre pour en ressortir en changeant de direction de rotation.
J'écris ça et je ne comprends toujours pas comment ça marche. Faut dire qu'une fois lancé dans la spirale, ta vision rétrécit comme dans une courbe avec un vrai Go-Kart. C'est d'ailleurs à cet
endroit que j'ai testé les limites rotationnelles de mon vélo...et terminé sur
les fesses...
En tout cas, j'en ai ri un coup. De
voir des filles glisser sur les fesses une petite côte pentue de bouette au
lieu de la descendre sur le vélo, ça valait la peine de rester à cet endroit 45
minutes. De voir les séniors et maîtres faire des touts-droit à la même
place et aller s'étamper dans la banderole aussi. Sans conséquence majeure pour la plupart.
Dans ma catégorie, mon coéquipier chez Trek-Fiera, Jean-François Blais, a
défendu son titre avec panache. Oui, oui. Son titre de champion
québécois. Lequel ? Parce qu'il faut savoir qu'il a aussi le titre de
champion québécois de route, acquit à la fin août en échappée avec un équipier.
Titre que lui avait laissé Dominic Chalifoux en perdant à la courte paille dans
le dernier kilo. Sacré saison. Non, juste normal. Monté sur le
podium des championnats canadiens de route cet été, il en était le champion
défendant 2014.
Chez les Séniors, voir Raphael Gagné, le
champion canadien de cyclocross et peut-être représentant en vélo de montagne
aux prochains JO, était juste du bonbon. Il pédalait comme sur du bitume,
sautait les obstacles comme un chevreuil et chauffait comme un gars de
rallye...j'en revenais pas de sa facilité.
Le site de Sherbrooke sera le trajet du championnat
canadien de cross pour les 2 prochaines années. Ça sera complètement débile de
voir les meilleurs là-dedans. En espérant que les citoyens de Sherbrooke seront indulgents pour leur herbe. Ça va repousser vite, vous aller voir.
En gros, l'événement a pour ma part
répondu aux attentes et même plus. Un trajet extrêmement varié, spectaculaire,
une belle ambiance malgré la météo limite (on s'en fou c'est du cross), et une
sacré bonne Siboire pour digérer tout ça à la fin.
Aux organisateurs, bravo, et à l'an prochain.
Et bon repos automnal à vous tous !
PS. J'vous ai dit que j'étais revenu dans mon coin de pays après ? (...)
Merci d'avoir partagé…
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