C'est quoi, courir maître B ?

Hier avait lieu à Ste-Martine mon droit de courir maître B (40-49 ans) pour la première fois.  En fait, c'tais pas vraiment un choix, la course A étant à 13h, pas question de revenir à 22h chez moi.

Bref, c'tais bizarre. Revoyant des gars que j'avais croisé chez les A il y a quelques années, puis d'autres inconnus, peut-être arrivés sur le tard au cyclisme de compéition.

J'avais quand même quelques questions:

Sur le rythme, la discipline, la nervosité, la stratégie. Pis une essentielle, c'est qui les Jets de ce peloton ?

Levé à 5h30 à Drummond, rien ne change dans ma vie: On gèle pis y vente. 

Je ne serai pas perdu...c'tais digne du bas du fleuve...mais au moins, pas de côte !

À 8 hrs, line-up pour l'inscription et le dossard. Rien ne change. Ça longtemps été la première vraie course de l'année, y fait beau (lire y mouille pas...), ...tout le monde veut en découdre.

La tuyauterie force.  Rien ne change là non plus. Sauf qui y a pas de chaufferette dans la toilette chimique...pis que finalement, j'me demande si le vent ne va pas la faire tomber sur le côté, avec moi dedans...

Après 5 min de refroidissement à vélo, GO pour 74 km de, ben de, bouchages de trous !

Premiers constats:

Y a encore ben des B qui courent A.

Veulent pas vieillir. 

Dans le peloton, ça ne parle pas pantoute. Faut dire que parler te donnais une occasion de manquer le freinage d'urgence, typique à cette course où les attaques viennent pas vagues. D'où le ralentissement qui va suivre...

Tout le monde roule drette. Sauf certains qui prennent dans le vent les bras tendus.

Ça explose comme chez les A. Mais moins fru. Les gars, pourtant biens placés, se tassent et lèvent le pied sans faire un regard de gars déçu.  Leur carrière est bien avancée, le vélo, c'est juste la cerise sur le sundae.

Y ont une vie.

Fallait garder le focus avec ce vent, comme eux autres, les yeux plus vers l'avant...

http://www.youtube.com/watch?v=g4ouPGGLI6Q

Après une échappée initiale de 2 gars qui se rendra à la fin (!!!!!!!!), dont un dans mon équipe,  une autre se forme avec 7 gars, (avec un autre équipier....) c'est la fin des haricots.  La suite, désorganisée, nous laisse à rouler avec 20 gars dans un simili-peloton. Qu'est-ce que j'ai à faire ? Rien, me laisse trainer et subit les bordures pour m'entraîner.  Ça a de ça avantageux, 2 gars à l'avant.  Pas de mérite, j'passe certainement pas pour le gars travaillant.  Ça m'arrange pour une première mais je préfère être en échappée.  Au sprint d'honneur, j'me suis pratiqué.

Mon partner, lui, a fait 5 tours sur 7 en échappée. Avec un seul gars.

Après la course: "Hey Erwan, t'as roulé combien de bornes à date ?"

- J'ai roulé 2 x dehors...

Fin des excuses pour moi.

La plus grande différence avec les A ?

J'ai vu une Lamborghini, une Porche, 2 grosses Audi, 1 BMW X6, pis un peu plus de cheveux gris.

Avec un peloton un peu plus petit. Mais pas tellement plus lent.

Mais à voir ce qui s'est passé chez les A, (lire laflammerouge.com) bien content de m'être levé tôt.
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Au retour, entre 134 tounes de Pitbull à la radio, je pensais à toutes ces courses faites depuis genre 25 ans.

Une fois, en échappée entre autre avec un junior des espoirs de Laval à Rivière à Pierre. Le nom de famille du gars était Rollin.  J'sais pu trop son prénom, y court en Europe de toute façon. Pas important, mais je lui avais dit à ce moment "Stie t'avance dont ben toué !". M'avais répondu "ouin chu fatigué !".

Une autre, au championnat québécois de route à St-Augustin, je prenais des relais avec un gars de France, s'appelais Parisien j'pense. Ben sympathique, sauf pour un automobiliste de Sutton y paraît.

Une autre ride, à Bromont, avec mon chum universitaire Lajoie et un jeune à ce moment qui s'appelait Gilbert je pense. Pas sûr si c'est prénom ou nom de famille pcq c'est Martin, soit son prénom, ou son nom...anyway. Lui dans le temps y avait explosé comme un œuf trop cuit dans la côte Racette du même championnat.

Une fois, une ride de 4 hrs en Caroline du Nord à ne pas prendre un relais en arrière de maître Laroche...

J'me souviens de ces contacts avec ces athlètes d'exceptions ou de leur monture. Ben oui, Perras, tsé le nouveau Bernard Vallet de RDS là.  Encore junior à ce moment, il m'avait prêté 2 secondes son nouveau vélo trop grand pour moi dans le stationnement des condos à Ste-Anne. Y voulait que je l'essai. J'avais réussi, en regardant les gears entre mes jambes, à entrer de plein fouet dans un camion-cube...chuuut, il ne le sait pas.

J'ai encore plus d'histoires avec des gars pas mal moins connus que l'on fréquente les fins de semaine d'été.

Et qui ont autant de mérites que ceux qui ont des moteurs d'exceptions.

Et que l'on continue de voir dans les courses régulièrement. Depuis tant d'années !

Tant d'années à courser ou non.

À être en forme de course, ou non.

À être motivé, ou non.

À être surpris, ou non.

À étudier, avoir des kids, à commencer une carrière.

À faire ce que l'on peut pour garder la santé. Jour après jour.

Ben après toutes ces années, me voilà coureur maître B si je veux.

Tout ça, après m'être fait sortir à chacune de mes premières sorties de vélo à 15 ans.

Et comme lorsque je réponds à ma fille à la question "C'est quoi p'pa une année ?"

Une année ?

Je vous réponds : C'est quelque chose qui passe crissement trop vite.