Salut les jambes rasées !
Vous savez, écrire un blog avec
3 jeunes enfants relève parfois de la tâche de trop.
Mais là j'ai vraiment le goût
de mousser mon nouveau sport depuis 2 ans: le cyclocross.
À chaque année depuis genre 10
ans, je participais à une compé de cyclocross. Généralement en totale
méforme, handicapé du steering et avec le seul but d'avoir du fun. Suffisait d'un peu d'humilité, d'être sur la ligne et accepter d'en manger une sincère...
L'intérêt de la course sur route s'estompant, j'ai découvert un goût pour
la préparation plus spécifique au cyclocross. L'an passé, j'y suis allé
en broche à foin. Cette année je me suis trouvé un plan à suivre. Et j'ai compris une chose essentielle: ça demande moins de temps que pour se préparer à une saison de courses de route ou de raids.
Après 4 mois de préparation spécifique, j'ai remarqué que:
1. Je ne mange plus de volée en temps. Mon chrono se resserre
donc avec les meilleurs. Pis les meilleurs n'arrivent plus en arrière de moi pour me lapper...
2. Les gars de 50 ans sont enfin rares à venir me
reprendre. Je sais, c'est dur sur l'orgueil, mais il y a des fusées cyclistes qui ont soufflé 50 bougies.
3. Je ne panique plus à la vue d'une passe technique. Je fais comme avant, je ne contrôle rien pantoute, mais je passe sans être stressé au moins...
4. J'ai pu profiter de tout l'été avec mes enfants.
5. J'ai toujours une bière à la main après la course.
6. Y a toujours quelqu'un sur place pour te vendre une bière après la course.
Mes courses antérieures de
cross ayant été catastrophiques sur le plan des résultats, j'ai dû mettre
l'accent non seulement sur l'amélioration de la condition physique spécifique,
mais aussi à améliorer le pilotage de la bête. Parce que j'avais vraiment
l'air d'un chauffeur de tracteur, fallait passer aussi du temps à améliorer
cette facette du jeux pas mal déficient dans mon cas. Quand bien même tu pousses un
contre la montre de fou sur l'asphalte, ne t'attend pas à performer facilement
dans une trappe de sable, dans un dévers glissant d'herbe, dans une descente de
bouette ou lors d'un saut d'obstacle, dans une relance...
Alors depuis le mois de mai, je
me suis employé à pratiquer tout ça. Souvent seul, parfois en groupe avec
une belle gang de joyeux lurons Rimouskois. Tout ça afin de ne pas avoir
l'air d'un parkinsonien avancé sur un vélo.
Vous savez, une
"drop" dans une trappe de sable ou de boue avec un vélo de montagne,
c'est quelque chose, mais en cross et avec des pneus de 33 mm, c'est quelque
chose au cube.
Il me reste encore une tonne de
trucs à améliorer pour devenir plus performant. Un exemple; les départs.
Non mais ça part tu juste sur une gosse une course de cross ? Vous
avez juste à me le dire si la compé dure une minute !! J'ai préfère de
loin le kilo contrôlé du 100 à B7, cyclosportive de gravier à Bromont.
Au moins j'ai le temps de clipper les souliers avant de pousser...
Si je n'avais qu'une seule
question à poser aux cyclistes qui roulent en route ou en montagne l'automne et
n'ont jamais essayé le cross, ça serait POURQUOI ?!
C'est un bike souvent moins
dispendieux à acquérir qu'un MTB ou qu'un route et en plus on en retrouve de
plus en plus sur le marché d'occasion. De toute façon, vous connaissez la formule de possession de vélos: N +1 = Nombres de vélos.
Les particularités des épreuves
de cross donnent un avantage aux gens du MTB. Une descente en savon, une
courbe glissante, des virages lents, une durée d'effort plus courte qui se
ressemble...bref la transition semble plus facile. Pour le roadie, il
apprécie la similarité du positionnement, la possibilité de rouler dans des
rangs non-asphaltés, le trip de jouer dans la bouette et le risque fortement
diminué de blessures lors des chutes. Non mais c'est vrai, se planter à 55
km/h vent de dos sur l'asphalte ou à 11 km/h dans une courbe en gazon,
qu'est-ce que tu choisis ?
L'atmosphère d'une compé de
cross est sans pareil. Décontractés, les coureurs ont une attitude
pratiquement exemplaire. Pour un spectateur, c'est le must. Sur un
trajet de 2.5 km, il peut en voir facilement le quart en étant bien positionné
! Si ta blonde aime ça te suivre dans une course de fond de rang, elle va
tripper après t'avoir vu jouer dans un parc plein de bouette ! En plus, si t'as des kids, tu les places dans l'aire de jeux pis ils crient ton nom comme des défoncés aux 7 minutes.
Les trajets peuvent être
tellement différents s'ils sont mouillés ou non qu’il est très difficile nommer
lesquels sont les plus plaisants à rouler. Ils ont tous leurs
particularités. A Drummond et Bromont, t'es sur le gazon, à Baie St Paul le
sable est ton ami, à Sherbrooke, t'es sur le gazon jusque la veille de la
compé, et le jour X le trajet est rendu avec 3 pouces de bouette...bref…
Tous les organisateurs méritent
de grosses félicitations pour l'ingéniosité de leur trajet.
Sans connaître les chiffres, le
cyclocross au Québec semble continuer sa belle progression. Je remarque
qu'il y a définitivement mais subjectivement plus de monde aux courses. Surtout chez les filles et les maîtres. Ça adonne bien, ce sont
deux catégories où la bouette préserve leur peau :))
Sérieusement, arrêtez de vous
stresser à être en forme à la mi-mars sur un vélo. Soyez-le juste un peu
à la mi-septembre et essayez le cyclocross.