mercredi 22 février 2012

Sommes-nous (trop) durs envers les testés positifs ?

Ne pas signer un commentaire nous permet une belle liberté.

Un commentaire anonyme peut être instructif.  Je connais même un gars qui laisse des commentaires sur les blogs de hockey de cyberpresse et il s'est fait connaître par une équipe de la LHJMQ et en est devenu dépisteur !

Mais ça peut aussi laisser certaines personnes se défouler. 

Dans le cas Papillon, Martel ou Agreda, j'ai décidé de ne pas intervenir parce que certains avaient de la frustration à sortir et c'est mieux sur son ordi que dans un peloton...vous savez, tout ce beau monde, ses anciens équipiers entres autres, vont certainement se faire poser des questions l'été prochain.  C'est plate pour eux.

Seule une minorité a parlé et peut-être dit tout haut ce qu’une majorité silencieuse pensait.

C'est correct. Pour les gens visés, je vous comprends. Comme partout, y a des lecteurs directs ici.

Ça a au moins le mérite d'être clair.

Même si j'assume ma propre liberté d'expression, j'en étais presque mal de voir ces commentaires anonymes.  Parce mes interventions sont signées, il faut que je me garde une tite-gêne dans mon écriture.  Et mon métier n'est pas journaliste.  Je peux me permettre de dénoncer ou réprimander, c'est normal.  On a le beau rôle.  Par contre je me suis dit: "C'est sûrement pas sa meilleure semaine, je ne vais quand même pas taper dessus en plus !".

J'aurais dû ?

J'aime mieux poser des questions, laisser mes réflexions sur le blog et laisser l'Univers y penser...

Enfin, vous autres !

C'est vous qui donnez le ton, le pouls réel. 45 ou 70 BPM au levé ce matin ? 

La très grande majorité du temps, ce blog en est un qui essaie de vous divertir par le biais d'une vie qui peut ressembler parfois à la vôtre. 

Parfois je peux en profiter pour narguer ou me payer la tête de quelqu'un dans le sens positif. 

D'autres fois, j'aurais plus le goût de prendre mon écran et le secouer solidement (ce que je ne fais pas, j'suis trop bénévole...).  Dans ces moments, je me tourne la langue 7 fois avant de parler d'un sujet chaud.  Parce que les écrits restent. C'est ce que j'ai fais avec les récents cas de dopage.

Mais je me trouve mou. D'autres sont meilleurs que moi.  Merci.

À la lumière des excuses que l'on nous sert, toutes aussi farfelues les unes des autres...

À la lumière du refus de certains de dire "Oui j'ai pris des trucs depuis un bout, pis non je ne le regrette pas, je savais très bien ce que je fesais". 

Vous savez, le "je n'ai jamais pris de l'EPO, j'en ai jamais vu, je ne me souviens pas si c't'ais pas une pilule ou une injection, si c'tais mon pâté chinois d'hier ou de mon alcool d'avant-hier (...)...

Pourquoi ne pas tout déballer au plus vite et repartir à neuf ? Faute avouée à moitié pardonnée non ?

Je vous le demande:

Sommes-nous trop durs envers les gars/filles qui se font prendre dans une histoire de dopage sportif au Québec ? 

Est-ce que les écrits et nos mots lancés en l'air sont pour nous une façon de remettre de se défouler ? Une vengeance ? Une frustration ? Une dénonciation ? Du mépris ?  Bizzarement, notre ignorance face à certaine situation (le cas Jeanson) ?

Le jugement public peut-il être plus dur que celui des instances ?

Lorsque l'on est pris avec de quoi d'illégal, êtes-vous du genre "J'crois son histoire" ou vous croyez les instances fiables ?

Me semble que si ça ressemble à de la merde, que ça sent de la merde pis que ça goûte de la merde, ben c'est de la merde ?

Ben oui ce sont des gestes répréhensibles.  Pas de compé pour 2 ans. Mais vous savez, au pire, Geneviève, Arnaud, Miguel et Benjamin pourront toujours faire du vélo, sans capoter sur l'aspect performance.  C'est une bonne thérapie.  Et c'est sain. On peut réorganiser nos vies de manière plus équilibrée.  S'arrêter sur nos véritables raisons d'être impliqué en compétition. Consulter de l'aide externe pour nous faire cheminer.  Bref c'est un déli sportif qui s'explique peut-être.

Vous savez, je serais curieux d'entendre une fille comme Lyne Bessette là-dessus.  Puisqu'elle ne traîne aucune valise, j'aimerais bien qu'elle nous explique sa vision des choses.  Pourquoi elle n'a pas embarquée dans le bateau...elle qui a cheminée à un haut niveau.

Et j'aimerais bien voir l'autre vision. Celle du gars/fille qui s'est fait prendre (principalement), qu'il nous explique, avec le recul, comment il voyait les choses à ce moment.  Comment il a vécu avec le jugement des autres.  Comment elle se juge elle-même. Une fois la poussière retombée.  Une fois qu'elle n'accuse plus tout le monde sauf elle-même.  Qu'elle ne lance plus de leurres à gauche ou à droite pour nous changer les idées (Landis).

Je me souviens que Geneviève s'était expliquée en entrevue à Alain Gravel.  Mais dans son cas, c'étais tellement une histoire big que l'on ne peut les comparer avec les trois dernières au Québec.

http://www.radio-canada.ca/sports/cyclisme/2007/09/20/008-jeanson22h.shtml

D'ailleurs, chacun a son histoire...

7 commentaires:

  1. On ne sera jamais trop dur. Plus on le sera, plus les gens vont comprendre que tricher dans le sport est un stigmate important.

    Pour ce qui est des commentaires anonymes, je pense avoir déjà dit maintes fois ce que j'en pense. Ça n'a aucune valeur. Bien que son auteur pense le contraire, ça ne s'extériorise jamais réellement de façon fondée.

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  2. Frédéric Gobeil22 février 2012 à 12:53

    Je ne pense pas qu'on est trop dur envers les dopés. Par contre, je pense peut-être qu'on est pas assez dur avec les dopés des autres sports et que le vélo prend beaucoup de place dans les médias par rapport aux autres. Que faisons-nous des professionnels des autres sports que nous admirons (football, hockey) et qui ne sont pas testés?

    Je dois dire que je partage ton point de vue sur le fait que les convaincus de dopage devrait arrêter de nous prendre pour des épais et avoués qu'ils ont trichés. Ce serait plus simple et on en parlerait moins longtemps. Personnellement, je pense qu'ils ne font qu'agraver leur cas. N'oubliez jamais que vos adversaires cyclistes ont des métiers dans la vie (médecins, pharmaciens, chercheurs) et les connaissances qu'il faut pour juger de vos défenses bidons. Je préfère de loin un Agredas qui avoue qu'un Martel qui nous invente une histoire qu'un enfant de 6 ans ne pourrait croire...

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  3. Trop dur? Je pense pas. Les blogs, les médias sociaux, les nouvelles instantannées font la job de taper sur les fautifs plus vite qu'avant et de passer à autre chose tout aussi vite. On va parler des cas de dopage de la fin 2011 pour les 2-3 premières courses et on va vite passer à autre chose. Trop dur serait si on leur remettait sur le nez pendant 2 ans sans arrêt. Une fois la vague passé, ils s'en tirent tous assez bien. Quand ils reviondront (si ils reviennent), ce sera une autre histoire, mais encore là, ça va donner quoi de continuer à taper sur le clou? J'en ai émis des commentaires un peu partout depuis le début de tout ça, toujours des commentaires signés. C'est bien beau la liberté d'expression, mais un commentaire non signé ça vaut rien pour moi, ça tombe dans la même catégorie des fautifs. Si t'as pas assez de couilles pour signer tes commentaires, comment tu vas réagir la journée que tu vas te retrouver devant un des fautifs? Tu vas vraiment être capable de parler avec?

    Le 23 janvier, quelques jours avant l'annonce officielle du verdict de Benjamin Martel, j'ai rencontré Benjamin dans un magasin de vélo. Malaise... Et oui non. Lui semblait un peu mal à l'aise de croiser un gars du peloton et il savait très bien que j'étais au courant de son cas depuis septembre, peut-être même qu'il avait lu des commentaires que j'ai laissé à gauche et à droite, tous signés! Je lui ai demandé comment ça allait, comment il vit tout ça. Il m'a dit qu'il a trouvé ça très dur et qu'il était soulagé à l'idée que tout va devenir officiellement publique d'ici quelques jours. J'ai pas trop embarqué dans son histoire de crème, c'est pas ma job d'arbitrer la situation. Ceux qui devait le faire l'ont fait et on connait le résultat. Il sait ce que je pense du dopage, je l'ai dit à plusieurs reprises. Je lui ai dit ce que ça me fait à moi de courir contre des gars qui se dopent. J'ai été clair, et je lui ai dit à lui, d'une certaine façon c'était presqu'un privilège pour moi de pouvoir lui dire de vive voix. Si t'es pas capable de signer tes commentaires, tu vas être capable de parler avec Benjamin, Miguel ou Arnaud? Pas de les traiter de x, y, z... De leur parler pour vrai? Si on leur parle pas, si on ne signe pas nos commentaires, si on passe pas à autres choses, si on ne fait pas une différence, y a rien qui va changer. Je suis convaincu que l'approche que j'ai eu avec Benjamin a eu un impact beaucoup plus positif sur la situation, sur sa façon de comprendre l'impact de sa suspension sur le peloton. Est-ce que j'aurais dû être plus dur avec lui? C'est quoi plus dur? Ca aurait donné quoi?
    Jean-François Blais

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  4. Je pense que dire les faits d'une situation triste ou positive est correct et Meme
    Une bonne chose pour tout le monde, par contre en rajouter et casser du sucre
    Sur le dos des gens meme si ils ont tricher ou dit des mensonges devient un abus
    En lui Meme et ne donne pas la bonne exemple du tout comme par exemple l'article
    De Monsieur Gilles Morneau a l'égard de Martel qui a mon avis est complètement
    Déplacé, bref quand on veut donner la nouveau faut savoir la donner de facon neutre
    Et sans partie prie ou Emotion, sinon on devient nous memes des tricheurs
    A Meme titre que les coupable et c'est pas Ca qui va aider la société tant qu'à moi!!
    Tres bonne article mon Jean-Seb en passant!!!

    Pilotte

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  5. Les tricheurs sont durs pour la majorité des athlètes honnêtes qui s'entraînent avec acharnement, méthode, régularité et font les sacrifices qu'exige leur sport...
    Alors sommes-nous trop durs avec les tricheurs? Certainement pas à mon avis.

    Seulement, comme tous ici le disent, les commentaires anonymes, ça ne vaut rien, strictement rien. Dans un certain sens, c'est aussi lâche que de se doper...

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  6. Pour moi, ce n'est pas aussi simple que cela...

    Signer un commentaire, cela va de soi...

    Mais où tracer la ligne, du trichage, je vous le demande :

    Ne pas respecter les spécifications d'un vélo de TT car on sait très bien qu'il ne sera pas mesuré
    Ne pas respecter la ligne jaune, lors d'une course et dépasser tout le monde à gauche
    Prendre un power shot avec caféine juste avant une côte
    Avaler un Red Bull avant un critérium
    Prendre un puff de bronchodilatateur avant un contre la montre
    Prendre des tylénol sinus extra fort pendant les trainings (avec pseudoéphédrine)
    Prendre des ripped fuels pour s'entraîner plus fort, plus longtemps
    Wake-ups, cocaïne, etc...
    Crème contenant de la testostérone
    Prise de stimulants
    Érythropoïétine
    Stéroïdes
    Hormoines de croissance

    À partir du moment où l'on prend un produit pour nous aider à outrepasser notre potentiel, n'est-ce pas déjà une forme de dopage ?

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  7. tant qu'à moi, on ne sera jamais assez dure contre les tricheurs. Comme le dit si bien Michel Gauvin juste plus haut, très frustrant pour les honnêtes qui travaillent dure à la dure! Pour ceux qui dénoncent les anonymes ou qui aiment s'Afficher contre le dopage, j'aurai sous peu un moyen le fun à vous proposer pour dénoncer le dopage -:) Dossier à suivre pour ceux qui me suivent....

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