lundi 29 avril 2013

Le principe du village...

Y a de ces choses qui sont d'une évidence...

Prenez par exemple, un maître. Une personne cycliste qui prend de l'âge...

Le maître sait qu'il  l'est quand il entend à la radio une reprise de sa toune préférée d'adolescence.  Il se dit shit, j'vieillis !  Tiens, par exemple, ALONE, du groupe Heart.  Tu sais que t'es rendu un maître B quand cette toune a été reprise DEUX fois...

Un autre truc d'une évidence pour moi depuis 3 ans : Quand tu vas à une course de bécik et que tu croise TROIS fois le même nom de village sur le trajet d'aller t'as 2 options : Tu commences malheureusement une démence de type Alzheimer ou la course est foutrement loin de chez vous.  Vous autres, c'est le premier choix, moi le second...St-Eugène, c'est ma preuve.

Avec une telle distance, j'ai préféré arrêter mon radeau pas de cruise, pas de climatisation chez mon chum Alex à Drummond.  Reçu comme un Roi: une bière dans les mains après 5 minutes et souper aux immenses pétoncles et filet mignon...ça me change des pâtes habituelles la veille des courses !  Merrrrccci !!

Alors donc Ste-Martine.  Fait ben chaud icitte !  Journée de premières:  Rien en-desous du casque, rien sur les souliers ni les jambes. Yes ! L'an passé la toilette avait failli tomber en allant vérifier comment elle marchait...

Ste-Martine, une course pour rouleur-sprinteur.  Ou opportunistes. Ou pour un gars qui arrive de 2 semaines de camp...

Avec à peine 700 bornes dans les jambes. Pas comme évident mettons. Surtout dans les conditions misérables dans lesquels ces bornes ont été effectuées !  Pis tout seul.

À Ste-Martine, y a du monde dans le peloton.  Après 2 tours, j’entends "Ouin, pas facile de monter à l'avant !". Comme je voulais prendre 2 tours sur les 7 prévus pour me donner une idée de la forme, le moment était bon pour tester si c'était impossible de monter.  En montant DANS le peloton, ce fut facile comme tout.  Sauf que là les 90 gars sont en arrière...Tu fais quoi premier ? Ben tu ne restes pas là pour le fun de montrer ton maillot, y a comme juste les vaches qui le voit.  T'essaies des choses, tu te mets dans le rouge, ça brûle de partout, tu te demande si c'est une bonne idée tout ça et après un tour complet à faire ces singeries à la sauce Daniel Belleville, la bonne échappée semble partir alors que toutes tes lumières sont allumées.  Pas cette fois, on y va ! 

Alors avec 5 autres gars, nous avons travaillé sans relâche, vu le faible vent, pour distancer le peloton pendant près de 35 bornes. Le maximum de temps fût 35 secondes, pour vous dire. On termine à 3 secondes devant !  J'ai même callé à 2 gars dans l'échappée un lead-out pour être sûr que les plus vaillants puissent se taper un sprint.  Z'ont pas compris mais bon, ça a passé proche de tout faire ça pour rien !

Sur la ligne, je me fais passer par une longueur d'érection. La tienne mettons.  Pas long.  En fait, me suis fait avoir comme un propriétaire de Suzuki ces temps-ci....Je m'en suis voulu pas mal, mais au total le sourire est quand même plus facile après.

Et puis j'ai essayé de penser à la dernière fois que je suis monté sur un podium provincial avec autant de monde. M'en souviens pas ! Alzheimer.

Ce n'est qu'une course.  Peut-être mon seul podium de l'année.  Par contre, elle revêt une signification particulière.  Je suis un peu tanné de traîner le lunch depuis 3 ans. Malgré les contraintes que l'on vit tous, j'ai le goût d'être une part active des événements, pas juste de les subir.  Mon moral en avait de besoin.  Pense que l'égo aussi.  Depuis 4 ans, c'est le deuxième printemps de suite que je réussis à rouler et à ne pas être arrêté 6 semaines pour diverses raisons. Et on s'entend, sauf que pour les extradés de type Virginie, ce ne fût pas un début de printemps facile pour le vélo.

Pas certain que le résultat aurait été le même en courant A. En fait, oui, je suis certain que ça n'aurait pas été le cas !  Et cela m'amène à un questionnement existentielle : Les B qui courent A sont vraiment forts.  Mon coéquipier et chef d'équipe Jean-François Blais avance comme une fusée à près de 43 ans.  Dominic Picard, Pascal Bussières, Pierre Boilard et François Doyon itou.  Chez les B, mon équipier Éric Provost aurait gagné si ce n'avait pas été de notre échappée. Il a 49 ans.  J'en oubli plusieurs. C'est fascinant de voir comment ces gars ont réussi à ne pas baisser de régime en passant la quarantaine.  Pour l'instant, je ne suis pas du tout de ces niveaux.  Ça va être beau dans les championnats ! 

Bref, un peu de grogne dans les dents, un peu de désir de surpassement et de l'opportunisme peuvent parfois compenser un manque de forme, un manque de camp et un manque de temps ! C'est aussi ça le cyclisme sur route maître.

Je ne peux courir avant St-Raymond dans un mois, ce qui me laisse le temps de faire le plein de points-famille, parce que ça, c'est plus important que tout !

Bon training les ti-muscles de jambes !

3 commentaires:

  1. Veuillez m'excuser mais j'étais dans l'échapée des maîtres B et ce n'est pas TOUS les gars qui travaillaient sans RELÂCHE!! IL y en avait 2 ou 3 qui allaient souvent se RELÂCHER le mollet en arrière avec leur fausse face de souffrance dans le style "trop dur pour moi les gars". Dans le dernier tour ces mêmes éprouvés prenaient des relais si timides qu'ils devaient être littérallement contournés pour juste maintenir la vitesse de l'échapée et ce après les avoir obligés de se mettre aux travail. Je croyais même que nous étions pour en perdre 1 ou 2 juste au rythme. Mais voilà, SURPRISE ces mêmes coureurs soi-disants brulés avaient tous du gaz pour le final et MIRACLE certains même assez pour le podium !

    Nous avons des tests pour le dopage et c'est pour quand les tests pour l'intégrité sportive ?

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    1. Je pense savoir de qui vous voulez parler. Néanmoins, j'ai parlé à celui qui était le plus en difficulté après la course et il n'a pas disputé le sprint. C'est pourquoi il a travaillé fort, selon ses réserves, dans les derniers 3 kilos. Par contre, il est vrai que j'ai entendu une personne dire "je m'en fou du sprint" et l'avoir disputé quand même...

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  2. Pour préciser, le gars "le plus faible" dans l'échappée a travaillé à la fin pour nous sauver, mais n'a pu sprinter. Tandis qu'un autre a choisi une autre voie. Tsé, ça doit être précisé avant le sprint. Dans cette fin de course, l'écart minime a nuit à de grandes discussions !!!

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