jeudi 2 décembre 2010

Familio-boulôt-Ironman...

Je pense que j'ai 2 cousins.  Presque sûr. Les deux étaient du genre pas trop sportifs il n'y a pas si longtemps m'semble.  La trentaine pour l'un, la presque quarantaine pour l'autre.  La famille, deux morveux chacun, casés avec des blondes depuis 100 ans, bref la vie stable.  Là j'apprends que mon cousin 30 s'est tapé un 10 km de course en compé cet été pour la première fois. C'est par hasard que je suis tombé sur son résultat.  QUOI ? J'vais avoir de la bauche dans famille ?! Mais oui !  Le pire j'en ai un autre (l'autre, celui de 40...) qui vient de se lancer dans des triathlons Ironman.  Pour les néophytes, rappelons que c'est une petite journée au boulot de 4 km de natation, 180 km de vélo et 42 km de course à pied.  Tout ça d'une frappe et non, on arrête pas manger un steak après le vélo....


Cousin 40 (....son nom est Christian Geiser) a décidé de commencer à faire du triathlon y a quoi 2 ans, 3 ans max ? Avant il buvait sa bière sur son quillard. Presque.  Ça devait être du vin.  Maintenant il le fait mais après 2-3 entraînements...et il vient de compléter son 2 ième Ironman dans la même année. Tabarn....pour moi c'est une rêve de faire ça ! Lui il vient de le faire après 2 ans d'entraînements seulement. 


Faut comprendre ce que c'est...et ce que ça implique.

J'avais, jusqu`à tout récemment, des cassettes VHS où Mark Allen pulvérisait ses adversaires au Ironman de Kona. À la fin de l'une de ces cassettes (en 97) on voyait deux filles complètement scrap (le terme est faible) sprinter à quatre pattes à 10 mètres de la ligne pour terminer 4 ième au lieu de 5 ième.  Comme image de ce que représente un Ironman, de la détermination et du courage sportif, j'ai pas trouvé mieux. Je vous avertis, j'ai braillé, enfin, des larmes un peu :  

http://www.youtube.com/watch?v=MTn1v5TGK_w

Je pense qu'elles s'étaient inspirées d'elle...

http://www.youtube.com/watch?v=nVKqFAPdjIA&feature=related

Et de combien d'autressssssss comme ça:

http://www.youtube.com/watch?v=-qMz0QwyqPw


Y avait une couples de trucs qui m'échappait dans le cas de mon cousin 40. Alors je lui ai envoyé une série de questions, dont voici les réponses:

Depuis quand ce training, les débuts, pourquoi ?
J’ai jamais été un sédentaire total, mais n’ai jamais été crinqué comme l’auteur de ce blogue, non plus… Pas pire dans beaucoup de sports, mais engagé dans aucun.  Après la naissance de ma deuxième fille (décembre 2004), il était de plus en plus difficile de réussir à participer à des occasionnels matchs de soccer ou de badminton. Le problème était aggravé par mes horaires atypiques (surnuméraire de soir).  Fait que finalement, à part m’arrondir, je faisais plus grand-chose.  Trois facteurs ont contribué à commencer à me faire courir : l’envie de bouger, un collègue à la job courrait des marathons et une phrase assassine de ma mère (- ouin, tu t’es pas mal empâté !).  J’ai accroché très (trop) vite à la course.  Ensuite, ça été le chemin « traditionnel » : 10 k, demi-marathon, marathon.  Chemin ralenti par les blessures venant avec le trop, trop vite, trop loin…

Pourquoi le triathlon, pourquoi un Ironman ?
Un autre de mes collègues qui lui faisait des Ironmans, ami avec celui qui courrait des marathons, nous a convaincu (ça pas été très difficile), d’essayer le triathlon. « Juste un demi-ironman, pour avoir le feeling… » Mais évidemment, et je crois que c’est le cas de tous ceux qui font des triathlons, quand tu commences, tu te dis que tu vas, un jour, faire un Ironman, le full. Au moins une fois.  C’est le côté extrême. Le défi. J’imagine que c’est le cas de tous ceux qui s’entraînent le moindrement sérieusement, mais il y des disciplines (genre 10 k ou 21 k à la course) que tu peux faire sans trop de préparation. Tu vas pas performer, mais tu vas le terminer.  Pour un Ironman, tu peux pas tricher. Si t’es pas prêt, tu vas pas juste pas performer. Tu vas pas le terminer.

Et il y a le rush. Celui du début : 6h55, dimanche dernier, alors qu’on attendait de pouvoir entrer dans l’eau pour le départ du Ironman de Cozumel, mon chum me regarde et me dit (les yeux à moitié sortis la tête) : Tabarnak, je connais rien d’autre qui donne de rush aussi fort !  Celui quand tu sors de l’eau : sti, j’ai survécu ! (pas si pire à Cozumel, mais à Lake Placid, quand t’es pogné au milieu du tapon comme moi. Faut aimer la compagnie…).  Celui quand tu finis ton deuxième tour en bike à Lake Placid et qu’un mur de personnes te hurle des encouragements.  Et, évidemment, celui quand t’entends ton nom suivi de You are an Ironman ! Celui là, tu peux surfer longtemps dessus.
 
Quels sont les moments où tu t'entraînes ?
Quand je peux…J’adore m’entraîner mais faut pas devenir fou. Il y a des choses plus importantes dans la vie. Genre ma famille et ma job. Si nécessaire, je me permets de faire des changements (dès fois importants) à ce qui est prévu à mon plan d’entraînement.  Si un de tes enfants est malade ou que tu as une urgence au travail…tant pis pour la ride de bike. Tu feras du rouleau devant le CH…J’aime bien prendre un verre et quand je vais dans des partys, je dors pas sur le canapé parce que j’ai fait une longue ride le matin. Ça fera pas de moi un participant à Kona, mais ça me permet de balancer sports et vie de couple et familiale.  Ceci dit, mes horaires qui sont maintenant réguliers mais toujours de soir (quatre soirs de 14h30 à 00h30), sont avantageux pour l’entraînement. Je m’entraîne avant le travail.

Combien d'heures par semaine ?
Ça varie en moyenne de 12h à 14h et ça peut monter (très rarement) à 16-18.
 
La fin de semaine tu fais quoi ?
Je m’entraîne une seule fois. Si possible pendant les cours de gym/natation des filles. Sinon, je pars rouler tôt. Histoire d’être de retour en début PM pour pouvoir faire qq chose en famille.

Comment ta blonde prend ça ?  Marches tu avec les multi-points ?!!
 Il y a des hauts et des bas. La clef c’est de planifier ton entraînement avec les activités de la famille. Exemple : on va aux pommes ? Je reviens en vélo. Je cours aussi parfois quand tout le monde est couché (en revenant du travail). Je cours pour aller au travail. Je fais du rouleau. Beaucoup de rouleau. Malgré tout, amener toute la famille à Cozumel m’a permis d’effacer une grosse dette de patience et de tolérance. Ma blonde c’est bien vengé en buvant des margaritas sans gêne devant moi…


On se sent coupable vs la famille ou pas ?
Dès fois oui. Mais d’un autre côté, c’est maintenant une partie de moi. J’en ai besoin pour évacuer la pression et décrocher. T’as des gars qui vont à la taverne. Moi, je cours. Mes filles comprennent que bouger c’est important. Qu’on peut participer sans gagner et avoir du fun.

Les vacances, tu t'entraînes ?

L’été on prend les vacances après l’Ironman. Et le vélo reste à la maison. Mais oui, je vais quand même aller courir. Ma blonde aussi !

La fatigue au travail ?
Pas vraiment un problème à part dans les grosses semaines. Mais je dirais que c’est plutôt le travail qui nuit à l’entraînement que l’inverse. Disons que c’est pas l’idéal pour la récupération de passer une soirée sur le gros stress quand tu viens de courir 24 km. 
 
Dans les longs training, Ipod ou non ? Ton style de musique ?
Jamais en vélo. Dès fois à la course. Disons que Bullet in the Head de Rage against de Machine me donne un boost. 

Un coach ou pas de coach ?
Absolument. Il y a bien sûr des plans sur Internet. Mais depuis que j’en ai un, je ne me blesse plus. Et il a le don de ramener sur terre. Genre t’es mieux de sauter un entraînement que de tomber malade parce que t’es trop fatigué.  Sûrement que des sportifs aguerris peuvent s’en sortir sans. Mais je trouvais ça trop compliqué de doser natation, vélo, course, musculation, récupération.  Sans compter que je me suis blessé sérieusement, avant d’avoir un coach (fracture de stress aux deux tibias). Ma philosophie est maintenant : dans le doute, fais donc une série de moins. J'aime mieux arriver un poil sous-entraîné que de me blesser et de perdre 1 an. Ça non plus ça m'amènera pas aux Championnats du monde. Mais j'aime mieux rester en santé.

À quoi on pense dans un Ironman ?
À son prochain gel.

Qu'est-ce que l'on mange et boit ?
Sur le vélo je pars avec des bidons de GU (le cytomax c’est pas buvable!) ensuite je passe à ce qu’on donne sur le parcours (Gatorade endurance ou Powerbar Ironman). Un gel à la demi heure ou des block shot. Deux sandwichs nutella/framboise en vélo. À la course, toujours des gels et du coke.

Après un premier accompli on pense à quoi ?
Plus jamais !!! Mais il est trop tard. Les réinscriptions ont lieu la veille de la course !

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Malade. T'es malade le cousin. J'm'en retournes voir les deux filles à 4 pattes faires la bauche pour me motiver à faire 1 heure de rouleau...


5 commentaires:

  1. Ne pas oublier celui là.... ça impose le respect

    http://www.youtube.com/watch?v=BfM1rPnMhrg&feature=related

    alpha

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  2. merci, je l'avais oublié, super !

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  3. hahaha y'a ben juste dans un Ironman qu'on laisse le monde se détruire comme ça!

    Moi j'aime bien les 2 premières minutes de ce vidéo, y'a pas d'histoire inspirante mais ça résume bien l'affaire!

    http://www.youtube.com/watch?v=43puJpgx6GU&feature=related

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  4. Hummmm, ton cousin mon jean-seZ... devait avoir des bonnes bases pour faire ça et une motivation de crocodile qui veut marché sur deux pattes pendant un kilo, j'aimerais ca retrouvé ma motivation à se point là, je pense que je vais téléphoner ma mère pour quelle me dise que chu gros, ca va peut-etre marcher malgré que non je suis maigre depuis toute ma vie... enfin bonne article mon homme et je peut voir que l'humour est de famille cest top ca...
    merci pour l'article, ca met du piquant dans ma journée mon ours.... salut séb pilotte

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