lundi 4 juillet 2011

Coupe des Amériques, Sutton: Résumé, vue de l'arrière ! (Partie 1 de 2)

Voilà, cette fois, c'est parti pour de bon ! J'suis pu un Hasbeen. Après 6 semaines ce printemps complètement arrêté et 2 semaines à rouler 1 h aux deux jours, le rythme d'entraînement a repris depuis 1 mois.  Trois livres de moins sur les 12 à perdre.  Quatre semaines et je décide d'essayer une course. Bon, regard sur le calendrier...Sutton MERDE !!!  Avec 800 kilos à peine dans les jambes (et j'suis même pas certain...), Allons-y Allons-o pour une première course depuis le Tour de Québec en juillet passé !

Ben quoi, c'tais Sutton ou les championnat canadien qui se déroulait en même temps. Trop poche en passant, Sutton est tellement une belle course, ça sera mon choix .  J'ai lu dans le journal local pourquoi la Coupe des Amériques ne pouvait être déplacée.  La SQ, les bénévoles, franchement, c'est très louable.  J'trouve ça poche de foutre les championnats canadiens la même fin de semaine.  La fête du Canada, c'est à Sutton que ça se passe !  Ya pas plus Canada que là au Québec, à part Westmount !

Voici donc un long résumé de la fin de semaine.

Pré-course, jeudi 30 juin:

La famille reste dans le bas St Laurent. La boss et les deux morveuses vont fêter le soixantième de la belle-mère. Je rate ça. Mais je sauve une dépression nerveuse.  Elle ne me parlera pas de la semaine parce que j'ai raté son party mais j'lui donnerai un gros bec salé sous fond de maltodextrose pour compenser.

Quand tu pars de Rimouski, faut rien oublier.  Et partir d'avance.  Jusqu'à l'an passé, partir de Sherbrooke était un vraie joke. Mais là, j'peux juste pas tout faire le vendredi ! Alors j'm'invite littéralement le jeudi chez de très bons amis à 3-Rivières, ma super ville.  J'suis reçu en grand. La bière dans les mains à 20h30 en arrivant, les pâtes déjà prêtes (pendant qu'eux mangeaient des truites avec la tête comme si un plat de frites traînait sur la table...arrkkkk!).  Ok pour une coupe de vin....bon Patricia m'en ressert une deuxième...et me dit à la fin du repas "faut qu'tu goûte à la Téquila que j'ai acheté au Mexique...Bon ok pour une Tequila.  "Hey c'est pas un once ça, c'est 2 !"  "Faut que tu compares le goût avec l'autre Tequila que j'ai acheté ! Ok ok, HEY, c'est pas un once ça non plus !!!! Bref, couché à 23h30, ben paf, l'équivalent de 5-6 consommations !  Dans la première heure de dodo, j'me suis levé 3 fois pour pisser... 

Note à moi-même: ne jamais accepter la première bière la veille d'une compé comme celle-là, c'est là que le trouble commence...

Vendredi, 1 juillet,  prologue en montée:

Levé avec ce petit-je-ne-sais-pas-pourquoi-j'ai-lâ-tête-qui-va-exploser...

45 min de décontraction sur la piste cyclable de 3-Rivières. C'est le premier juillet...pour la première fois de l'année je sens la chaleur.  J'ai pas roulé une seule fois au dessus de 21 degrés et ils annoncent 29 toute la fin de semaine...

Notes à moi-même:

1. Roule la veille, laisse faire la piste cyclable un jour achalandé.
2.  Mets des sacs à poubelle sur ton dos à l'entraînement. À Sutton, Y FAIT TOUJOURS CHAUD.

Arrive à Sutton encore trop de bonne heure, comme d'habitude je vais cailler dans l'parking. Il est 16h. Le prologue est à 18h30.

La madame à l'inscription dit "Rimouski, c'est loin ça ! Mais c'est beau !".

-Madame, j'ai mal au derrière tellement j'ai fais du char et j'ai même pas commencé à courser, j'suis le seul ou presque à ne pas avoir 1000 bornes dans les jambes icitte, ne me rappelez pas toute la route à faire au retour une fois scrap dimanche...!  Vous avez un beau sourire madame, merci d'être là vous aussi.

18h15, sur la ligne de départ, 90 gars entre 30 et 39 ans, et un peu plus parfois...  Quelques visages connus, mais beaucoup d'inconnus. Normal, 2 ans à peu courir, dernière année A, ça sent l'pipi ici !!! Bahahahah !

18h20 Le stress est palpable. Les gars parlent beaucoup plus après qu'avant, c'est vraiment l'inverse que dans le lit ici...

Dans le premier 10 km de plat, deux gars m'abordent "Hey tu me fais rire avec ton blog, ma blonde itou trouve ça drôle !"  Merde, on me reconnais par le blogue, pu parce que dans 10 minutes je vais tirer à l'avant...(ce que je ne ferai pas par ailleurs...).

Ma défaite:  "J'ai pas roulé, j'viens juste m'entraîner, je la conte à une couple,  dont le gentil Yann Deville, très compréhensif par ailleurs.  Mais après 3-4 fois j'me dis:  "Ferme-là Jean-Séb, les gars s'en foutent ben raide.  Ils ont tous des jobs, beaucoup ont des enfants, y font tous de leur mieux et non, c'est pas tous les ans que ça va bien et sauf exception, les premiers sont généralement comme toi il y a 10 ans, c'est à dire pas d'enfant et ou ben du temps de libre...! Souris, apprécies, tu vas voir la course par l'arrière, ça va être différent...". 

Faque ta gueule mon Z, toi-même t'aime pas les gars qui ont déjà des excuses toutes prêtes.  Au pire,  y savent même pas t'es où dans le peloton...

Après 10 kilos de plat, on tourne pour commencer la montée de Sutton. Ok, pas pire. J'suis bien placé. Après 6 min, dans la deuxième boss, aye, saint-anatole, ça marche pas pantoute !!! L'coeur me lève, les jambes vont exploser, j'ai chaud comme un vieux Chrysler !!!

J'arrive en haut 58 ième, limite vomit.  J'ai pas fait de crise cardiaque.  Mais ma première course en un an est terminée, la glace est brisée. Au fait, elle est où la glace ??? 

En redescendant, je commence à remarquer ce que je ne voyais pas avant. Les blondes des coureurs et leurs enfants.  Dans le sens la famille autour du coureur qui s'abandonne pour lui le temps d'une fin de semaine.  Entre autre, une mère aux prises avec ses deux flots, dont une petite fille en crise dans le charriot.  Pendant que son chum mange tranquillement des melons d'eau en haut de la côte, elle, elle se tape la familia pas de bonne humeur et fatiguée....Mmmm.  Bravo mesdames.  Accompagner son chum dans une telle course relève presque du masochisme.  Tsé si vous pensez que votre chum est parti brosser dans l'bois avec des filles de 20 ans, y a d'autres moyens de le savoir...C'est beau et c'est fin de votre part,  mais un enfant sur le bord d'une route à 27 degrés, lui y s'en câlisse.  Faque le chum, descend au plus vite aider ta blonde, ton shift n'est pas fini !!!  Je blague là ! Mais mes félicitations sont sincères.

En tant que coureur, tout est centré sur nous dans une course.  On est tellement égoïste (je parle pour moi) dans de telles circonstances que j'ai le goût de féliciter TOUTES les blondes qui accompagnent leur Lance Armstrong dans de tels événements.  Au retour au motel, tu ne baiseras pas mon champion, j'ai vu pourquoi !  Elle aussi elle est fatiguée ! ;)

Pensée spéciale du vendredi:

Dominic Picard, un prétendant au titre, flat sur le plat. Vraiment dommage. Failli lui laisser ma roue, puis j'ai pensé à la distance d'auto que j'ai fais et changé d'idée. 

Sébastien Laflamme, médecin, physio, 4 enfants, la forme d'une fusée. Rien à redire sauf Bravo.  Accessible et affable en plus.  Pas tête folle pour un ancien king de triathlon sur la scène canadienne.  Lui, avant le prologue, il était à Arbre en arbre avec certains de ses enfants...!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Samedi 2 juillet, contre la montre 13,2 km

Bonne nuit, pas scrap, c'est bon ! Passé 45 min la veille à transformer le bike de route en vélo de contre la montre...strip rien mon homme, strip rien. Et pis, trouves-toi donc une job payante pour avoir un foutu bike de contre la montre, s'tie que c'est chiant gosser la d'sus.

Bravo, on a sur internet les temps de départ.  J'arrives donc pile-poil sans niaiser.  Je couche chez mes parents au Lac Brome: air climatisé et service de livraison de plat de pâte inclut...rien à faire, bref, MERCI !

9h45, sur la ligne de départ, une st-anatole de belle cycliste m'aborde en me demandant "C'est quoi votre vitesse moyenne ?" "Lâches le Vous ma chérie.  Heu...ben genre 42-45 km/h, mais toi, c'est quoi ta moyenne au baton ?" 

9h47, je demande au gars qui tiens les cyclistes sur la ligne de départ: "Hey monsieur, avez-vous mal à l'entre-jambes ?? 250 cyclistes à tenir !!! Est-ce que vos couilles se placent de chaque côté de la roue ou vous les tapés plus haut ??"  Et puis le classique:  "Pognes moi pas les fesses là !"  Bref, le stress est sorti et il part à rire.  Solide que j'en shake.  Geneviève la commissaire se retient de rire.  Il me laisse filer une seconde avant le départ. Yes !

9h50, je dépasse la pitoune et son chum comme s'ils étaient arrêtés (la question devait venir de lui chu sûr, pour se comparer tsé....).  Mais ça dure pas.  Je ne ressent pas le kick habituel.  La route est belle, mais on se fais un peu brasser sur une partie du tronçon. On est au Québec c'est sûr !  Arrive le coeur su'la flotte, encore.

J'sauve 28 rangs et termine 30 ième, quand même un de mes pires temps à vie !

Vu au retour du cool down:

Denis Boulanger, le big boss en chef de la course, ramasse les bouteilles laissées et oubliées au départ !  Faut le faire !

Une petite fille, en voyant son champion papa arriver enfin, lâche un estie de gros "PaPaaaaaa !!!".  Pensée pour mes filles absentes, mais certainement bien mieux au chalet dans pareil journée.

J'apprécie enfin faire une course sans stress.  Je vois ce que beaucoup de gars ne voient pas. Faire une course pour faire une course. En se foutant des résultats.  Temporairement, j'aime ça.

Le circuit routier de ce soir va être épouvantable.  La chienne me pogne. Merde.

Suite demain !!!

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